Une étude montre qu’une production alimentaire sûre peut reprendre dans la région de Tchernobyl

D’après une étude, des milliers d’hectares de terres arables dans le nord de l’Ukraine, considérées comme trop fortement contaminées pour la culture agricole durant près de 40 ans après l’accident de Tchernobyl, peuvent à nouveau être utilisés sans danger à des fins agricoles.

27 mai 2025
Production alimentaire dans la zone d’exclusion de la population de Tchernobyl
Une production alimentaire officieuse et tolérée dans le périmètre autour de la zone d’exclusion de la population de Tchernobyl.
Source: University of Portsmouth

Après l’accident de réacteur de Tchernobyl, les autorités avaient défini une zone interdite de près de 4200 km2 autour de la centrale, toujours inhabitée à ce jour. Dans une seconde zone extérieure, de 2000 km2, le déplacement de la population avait été ordonné, mais tous les habitants n’avaient pas respecté l’injonction. En 2021, 10’000 personnes vivaient dans la zone extérieure. «Quelques agriculteurs ont commencé la production de manière officieuse, mais officiellement ni l’utilisation de cette surface ni les investissements correspondants ne sont autorisés», a déclaré le UK Centre for Ecology & Hydrology (UKCEH).

En collaboration avec l’Université de Portsmouth, l’Institut ukrainien pour la radiologie agricole, et l’Université de Salford, le UKCEH a développé une méthode destinée à réévaluer les terres arables qui avaient été abandonnées suite à l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986. «Les scientifiques ont mis au point un […] protocole simple mais fiable d’évaluation des valeurs de contamination [du sol] et de prédiction concernant l’absorption des substances radioactives par les cultures courantes, telles que les pommes de terre, les céréales, le maïs, et les tournesols», a écrit l’Université de Portsmouth. Pour ce faire, ils ont procédé à des modélisations, ont prélevé des échantillons du sol et mesuré des valeurs du rayonnement gamma sur un terrain test de 100 hectares dans la région de Schytomyr, située dans la zone extérieure.

«Ils [les scientifiques] ont pu confirmer que les doses de rayonnement effectives auxquelles sont exposées les personnes travaillant dans l’agriculture sont largement inférieures aux valeurs naturelles présentes dans le rayonnement ambiant», a écrit l’UKCEH, qui a aussi informé que: «la dernière étude, publiée dans le Journal of Environmental Radioactivity, confirme ce que les agriculteurs et de nombreux scientifiques affirment depuis les années 1990, à savoir que la culture arable ne représente aucun danger à de nombreux endroits». Les chercheurs estiment que, dans le cadre d’une mise en œuvre réfléchie et impliquant la population, jusqu’à 20’000 hectares de surface agricole pourraient être récupérés en Ukraine, ce qui contribuera à la sécurité alimentaire et au développement agricole.

Les résultats de l’étude ont été publiés dans le Journal of Environmental Radioactivity, sous le titre «A protocol for the radiological assessment for agricultural use of land in Ukraine abandoned after the Chornobyl accident».

Source

BB.G./C.B. d’après des communiqués de presse de l’University of Portsmouth et de l’UKCEH du 29 avril 2025

Restez informé-e!

Abonnez-vous à notre newsletter

Vers l’abonnement à la newsletter

Profitez de nombreux avantages

Devenez membre du plus grand réseau nucléaire de Suisse!

Les avantages en tant que membre