Une convention scelle l’exception nucléaire allemande
Les grands électriciens allemands E.ON, RWE, EnBW et HEW ont signé le 11 juin 2001 une convention relative à la poursuite de l’exploitation des centrales nucléaires avec le gouvernement fédéral.
Les conditions générales de cet accord avaient été fixées il y a un an, l'élément essentiel étant que les centrales nucléaires allemandes peuvent produire encore ensemble quelque 2600 TWh d'électricité. Selon Dietmar Kuhnt, président du directoire de RWE, l'économie électrique poursuivait un objectif précis en signant cette convention: "Elle entend utiliser l'énergie nucléaire aussi longtemps que possible, et ceci sans entraves politiques". La convention n'élimine pas les divergences de points de vue sur l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire entre la coalition gouvernementale rose-verte et l'économie électrique, mais elle constitue la meilleure des alternatives possibles pour les entreprises et pour leurs salariés, a souligné Dietmar Kuhnt.
Le Forum atomique allemand se félicite de la signature de la convention, qu'il considère comme un compromis supportable: cette convention garantit l'exploitation sans troubles des centrales nucléaires pendant longtemps encore et met fin à des années de débats idéologiques et fondamentalistes. Le niveau de sûreté élevé des centrales nucléaires allemandes est reconnu au niveau international, la valeur écologique de cette technologie pour la protection du climat est incontestée, et la voie empruntée en Allemagne constitue une exception nationale qui ne fera pas école dans le monde, souligne encore le Forum atomique.
Dans le cadre de la convention conclue entre le gouvernement et les électriciens, RWE s'est engagée à renoncer à la remise en service de Mülheim-Kärlich. L'entreprise a présenté le 12 juin au ministère de l'environnement du Land de Rhénanie-Palatinat la demande d'arrêt définitif de l'installation. Cette tranche avec réacteur sous pression de 1219 MW mise en service en 1987 a été arrêtée en 1988 après une production de 10 TWh seulement, la première autorisation partielle ayant été annulée. Plusieurs communes et des particuliers avaient déposé avec succès un recours contre une nouvelle autorisation. L'annulation faisait suite à des erreurs d'ordre purement juridique dans la procédure d'autorisation. La centrale nucléaire se trouve sur une ligne de faille entre du tuf et de la glaise. Les conséquences d'un tremblement de terre n'auraient pas été évaluées de manière suffisamment approfondie et critique. Pour RWE, le démantèlement de Mülheim-Kärlich pourrait commencer dès 2003 et durer une dizaine d'années.
Source
M.S./C.P. d’après des communiqués de presse de RWE et du Forum atomique allemand des 11 et 12 juin 2001
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