UE: un pacte vert qui ne mentionne pas l’énergie nucléaire

Le 14 janvier 2020, la Commission européenne a présenté son plan d’engagement d’au moins 1000 milliards d’euros (CHF 1070 mia.) d’investissements durables au cours des dix prochaines années. Ce plan permettra de mobiliser les investissements nécessaires pour le pacte vert pour l’Europe.

22 janv. 2020

Le pacte vert est un paquet de mesures extrêmement ambitieux qui doit permettre de réaliser le changement écologique durable, par lequel Union européenne souhaite devenir climatiquement neutre d’ici à 2050. Le 15 janvier 2020, le Parlement européen a adopté une résolution sur le pacte vert. D'après Foratom – l'organisation faîtière des forums atomiques européens – diverses interventions ont plaidé en faveur de la prise en compte de l’énergie nucléaire dans le texte de la résolution. Des députés anti-nucléaires ont toutefois tenté d’intégrer dans le texte des amendements négatifs pour le nucléaire, tandis que les députés en faveur de l’atome souhaitaient mettre en avant la contribution du nucléaire à la lutte contre les changements climatiques. Au final, aucune demande n'a été retenue (ni positive ni négative), et l’énergie nucléaire n’est pas citée du tout dans le texte final de la résolution.

Un mécanisme pour une transition juste

Outre la protection du climat et la politique environnementale, le plan d’investissement pour une Europe durable tient compte également de la transition vers une économie verte en soutenant les régions les plus concernées. Ce mécanisme pour une transition juste mobilisera au moins 100 milliards d’euros (CHF 107 mia.) d’investissements sur la période 2021-2027 afin de soutenir les travailleurs et la population dans ces régions.

Toutefois, la contribution de l’UE au financement du pacte vert ne suffira pas à débloquer les investissements nécessaires. Il faudra également une contribution importante de la part des budgets nationaux et du secteur privé.

Dans une prise de position, Foratom a salué l’objectif de l’UE de soutenir financièrement les régions dépendant du charbon afin de les aider dans leurs efforts de décarbonation. L’association a précisé dans son communiqué que dans les faits, la population ne devait pas payer le tribut de la transition vers une économie décarbonée. Il soutient donc de manière inconditionnelle l’utilisation des moyens de l’UE pour aider les travailleurs dans le cadre de la transition de secteurs fortement carbonés vers des industries pauvres en carbone. Par ailleurs, l’association déplore la proposition de la Commission européenne de ne pas inclure les centrales nucléaires dans ces moyens. En effet, plusieurs rapports publiés au cours des 18 derniers mois (par ex. par l’IPCC, l’AIE et la Commission européenne elle-même) montrent que l’énergie nucléaire, pauvre en carbone, représente une composante importante de l'économie décarbonée. À la fin de l'année dernière, plusieurs États-membres ont clairement indiqué qu’ils devront pouvoir investir dans l’énergie nucléaire pour pouvoir respecter les objectifs de décarbonation fixés pour 2050.

Source

M.A./C.B. d'après des communiqués de presse de la Commission européenne du 14 janvier et d'autres documents, ainsi qu’un communiqué de Foratom du 15 janvier 2020

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