Suisse: La start-up nucléaire genevoise Transmutex lève plus de 20 millions de francs

Transmutex SA, une start-up basée à Genève, lève plus de 20 millions de francs dans le cadre d’une ronde de financement A2 afin de poursuivre le développement et la commercialisation de son système d’énergie nucléaire «sous-critique».

30 janv. 2024
Le système nucléaire sous-critique TMX-START de Transmutex
Le système nucléaire sous-critique TMX-START de l’entreprise genevoise Transmutex.
Source: Transmutex

Transmutex développe le Subcritical Transmuting Accelerated Reactor Technology (TMX-Start), un réacteur sous critique piloté par un accélérateur de particules. Celui-ci est destiné à fournir la charge de base pauvre en carbone. Le système peut utiliser différents types de combustible, par exemple du thorium, mais aussi des déchets nucléaires à vie longue, qu’il peut transformer en déchets à courte durée de vie (transmutation).

La ronde de financement A2 de Transmutex, achevée fin janvier 2024, a été dirigée par deux entreprises new-yorkaises expérimentées dans le capital-risque: Union Square Ventures et Steel Atlas. Celles-ci ont été soutenues par une coentreprise composée de nouveaux investisseurs et d’investisseurs existants. Les 20 millions de francs accordés permettront à Transmutex de continuer à développer son équipe d’experts techniques et de personnel à son siège principal de Genève. L’entreprise envisage également une expansion: «Par cet investissement, nous travaillons directement avec Transmutex pour identifier et sélectionner le bon pays partenaire pour le nouveau centre international de recherche et de développement», a déclaré Talal Attieh, partenaire de Steel Atlas. «Cette infrastructure servira de centre pour une plateforme d’ingénierie mondiale dont l’objectif sera d’accélérer le déploiement de cette nouvelle technologie à l’échelle mondiale.» En outre, Transmutex collabore avec des institutions gouvernementales de premier plan dans le monde entier «pour étudier la formation d’une coalition internationale capable d’accélérer le développement et la construction d’une première installation du genre». D’après plusieurs articles, les coûts d’une telle installation de 300 MW sont estimés entre 2 et 3 milliards de dollars.

Transfert de connaissances et de technologie des hautes écoles suisses à l’industrie
D’après Transmutex, les partenariats avec des organisations de pointe telles que l’EPF de Lausanne et l’Institut Paul-Scherrer (PSI) ont rendu possible une durée de développement plus courte des principaux composants du système. Ainsi, par exemple, les recherches initiales menées au CERN et au PSI à la fin des années 1990 et au début des années 2000 sur les accélérateurs ont jeté les bases de technologies importantes telles que celles mises au point par Transmutex grâce à un transfert de connaissances et de technologies. «Ce partenariat souligne le rôle essentiel de l’exploration scientifique dans la mise en œuvre d’applications et de progrès dans le monde réel. C’est un exemple puissant de la manière dont la recherche fondamentale peut également apporter des solutions pratiques aux défis mondiaux», explique un représentant du Cern.

Transmutex a adopté une approche «software-first» pour concevoir sa solution technologique. Cette approche a non seulement permis d’accroître l’efficacité du capital, mais aussi de développer le meilleur logiciel Monte Carlo possible pour la physique des hautes énergies, ainsi qu’une solution de jumeau numérique pour les processus industriels, basée sur des logiciels validés de l’EPFL. La vitesse et la facilité d’utilisation du logiciel ont pu être améliorées au cours des dernières années, ce qui a permis une évolution itérative rapide de la conception du système.

Source

B.G./C.B. d’après un communiqué de presse de Transmutex du 29 janvier 2024, publié par prnewswire.com

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