Propulsion nucléaire: vers un avenir efficace et décarboné du transport maritime civil?
Une nouvelle étude réalisée par ULC-Energy et C-Job Naval Architects indique que les vraquiers à propulsion nucléaire représentent une alternative d’avenir pour faire baisser les coûts de fonctionnement et réduire sensiblement les émissions de gaz à effet de serre.
L’analyse détaillée établit une comparaison entre un vraquier à propulsion nucléaire (Bulk Carrier) de la classe du Newcastlemax avec des navires fonctionnant soit avec un carburant très pauvre en souffre soit avec de l'ammoniac vert. Pour chaque type de carburant, les effets sur la conception du vraquier, les émissions de gaz à effet de serre et la rentabilité ont été examinés.
Il en ressort que la propulsion nucléaire possède les coûts d’exploitation les plus bas pour chaque tonne transportée. Un navire fonctionnant au nucléaire est non seulement plus rapide et plus efficace mais il ne génère quasiment aucune émission de gaz à effet de serre. «Un navire nucléaire tel que le Newcastlemax peut naviguer plus longtemps, plus rapidement et à des coûts moins élevés, et ce sans émettre de gaz à effet à serre», concluent les auteurs de l’étude. Un tel navire équipé d’une «propulsion nucléaire ne génère quasiment aucune émission de gaz à effet de serre, même moins qu’un navire fonctionnant avec de l'ammoniac vert, ce qui met en lumière le potentiel de la propulsion nucléaire pour soutenir les objectifs de décarbonation du transport maritime».
L’étude indique également que les adaptations structurelles requises en vue de l’intégration d’un réacteur nucléaire auraient des impacts réduits sur la capacité de chargement d'un tel navire. Bien que les coûts d’investissement de la construction d'un navire nucléaire soient plus élevés, ils seront compensés, de loin, par des coûts d’exploitation sensiblement réduits au fur et à mesure du fonctionnement. L’étude indique également que le recours à la propulsion nucléaire pourrait devenir une alternative respectueuse du climat et économiquement avantageuse pour le transport maritime international. Toutefois, des défis doivent encore être relevés notamment dans le cadre de l’homologation d’un tel système de propulsion dans le transport maritime civil. En outre, le calcul des coûts des capitaux devient plus précis au fur et à mesure que les projets de ce type arrivent à maturité.
De nombreux navires militaires fonctionnent déjà avec une propulsion nucléaire. Et des brise-glaces atomiques sont utilisés en Russie pour maintenir le passage du Nord-Est dégagé durant toute l’année en tant que voie de transport stratégique, pour le transport de marchandises, à des fins de recherche et pour l'approvisionnement de la population du nord de la Sibérie.
Source
B.G./C.B. d’après un communiqué de presse d’ULC-Energy du 27 septembre 2024
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