L’IFSN demande une nouvelle démonstration de sécurité sismique des centrales nucléaires suisses

Les exploitants des centrales suisses devront à nouveau démontrer jusqu’à fin 2020 que leurs installations résistent aussi à un fort tremblement de terre extrêmement rare. Telles sont les instructions de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) après avoir défini de nouvelles prescriptions concernant l’aléa sismique.

30 mai 2016

Fin 2013, l’organisation faîtière des exploitants des centrales nucléaires suisses swissnuclear a remis le rapport final de son étude Pegasos Refinement Project (PRP) à l’IFSN. Le PRP avait pour objectif de déterminer encore plus dans le détail l’aléa sismique des centrales nucléaires. Il s’agissait d’affiner les analyses du projet Pegasos de 2004. Pour ce faire, de nouvelles conclusions scientifiques et données détaillées ont été prises en compte.

Après avoir étudié le rapport final du PRP, l’IFSN est arrivée à la conclusion que les affinements réalisés au niveau de l’axe principal du projet – les sous-projets 2 sur les modèles d’atténuation et 3 sur les influences propres aux sites – étaient «appropriés». Le sous-projet 1 sur les sources sismiques, en revanche, n’a pas été jugé suffisamment approfondi. L’IFSN a donc décidé de remplacer la partie refusée du modèle de PRP par les données et modèles du Service Sismologique Suisse (SED) de 2015.

Swissnuclear s’en tient à son étude

De son côté, Swissnuclear estime que «les exploitants sont convaincus de la qualité de l’étude, y compris pour cette partie. D’une part car l’étude tout entière a été systématiquement réalisée selon une méthode scientifique extrêmement exigeante, avec la participation d’experts indépendants reconnus dans le monde entier. Et d’autre part car les résultats sont confirmés par les courbes de risques du Service Sismologique Suisse SED, publiées en septembre 2015, avec lesquelles ils concordent parfaitement. Pour cette raison, les exploitants ne comprennent pas les modifications apportées a posteriori par l’IFSN».

Etapes de la démonstration

  • D’après l’IFSN, la démonstration de sécurité, établie en 2012 après l’accident nucléaire de Fukushima, doit être actualisée jusqu’à fin 2018. Il faut alors montrer qu’un séisme d’une période de retour de 10’000 ans est maîtrisé en respectant une limite de dose radiologique de 100 millisieverts.
  • L’étude probabiliste de sécurité doit être actualisée jusqu’à mi-2019. Le risque de défaillances hors dimensionnement est déterminé quantitativement de cette manière.
  • La démonstration étendue de sécurité sismique doit finalement être menée jusqu’à l’automne 2020. Elle comprend, en plus d’un séisme d’une période de retour de 10’000 ans (catégorie de défaillances 3), le tremblement de terre d’une période de retour de 1000 ans (catégorie de défaillances 2) avec une limite de dose d’un millisievert. Par ailleurs, des méthodes plus détaillées doivent, entre autres, être utilisées pour cette démonstration afin de déterminer les capacités sismiques de composants importants. L’IFSN a défini les prescriptions pour la démonstration étendue en 2014 dans une note.

Pas de besoin fondamental de mise à niveau

Dans sa prise de position, Swissnuclear indique que «le PRP n’aborde pas la question de savoir s’il existe un besoin de mise à niveau, et lequel, dans les centrales nucléaires en raison des nouvelles hypothèses de risques sismiques. Cela fera l’objet d’une étude supplémentaire par les centrales. Il ne devrait pas y avoir besoin d’une mise à niveau de grande ampleur».

Source

M.A./C.B. d’après des communiqués de presse de l’IFSN et de Swissnuclear du 29 mai 2016

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