Les effets d’un hiver doux: consommation énergétique 2018 en baisse de 2,2%
Par rapport à 2017, la consommation finale d’énergie en Suisse a baissé de 2,2% en 2018 pour s’établir à 830’880 térajoules (TJ). Cette évolution est notamment due aux conditions météorologiques, qui ont été plus clémentes qu’en 2017.
D’après l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), la baisse de la consommation énergétique finale de 2,2% par rapport à 2017 résulte avant tout de la clémence des températures. Les degrés-jours de chauffage ont ainsi diminué de 10,6% par rapport à l'année précédente. En 2018, d'autres facteurs, qui déterminent à long terme l'augmentation de la consommation d'énergie, ont, quant à eux, gagné en importance: population résidante permanente (+0,7%), produit intérieur brut (+2,5%), parc de véhicules à moteur (+1,0%) et parc de logements également en augmentation (à l'heure actuelle, aucun chiffre détaillé n'est disponible). Par contre, l'accroissement de l'efficacité et les effets de substitution tendent à atténuer l'augmentation de la consommation énergétique. Les analyses annuelles ex post fourniront de plus amples informations sur les facteurs déterminants pour l'évolution de la consommation d'énergie (publication en octobre 2019).
Baisse de la consommation des agents énergétiques utilisés pour le chauffage
En raison de la clémence des températures, la consommation des agents énergétiques utilisés pour le chauffage a enregistré un net recul par rapport à 2017: celle de l'huile de chauffage extra-légère a baissé de 10,1% et celle du gaz naturel de 5,6%. La consommation d'électricité a, elle aussi, diminué de 1,4%. Ces trois agents énergétiques représentent plus de la moitié de la consommation d'énergie finale (51,9% en 2018).
La valorisation énergétique des déchets industriels a augmenté de 1,9% (en 2018, la part de la consommation d'énergie finale concernée était de 1,3%). Comme en 2017, la consommation de charbon a baissé (-6,9%) et l'utilisation d'huiles de chauffage lourdes a chuté (-50,0%). Le recours au coke de pétrole a par contre augmenté (+42,1%) en 2018. Ces trois agents énergétiques représentent une part inférieure à 1% de la consommation d'énergie finale globale.
Hausse de la consommation de carburant
De manière générale, la consommation de carburant a enregistré une hausse (+1,4%) par rapport à l'année précédente. La tendance à remplacer l'essence par le diesel s'est poursuivie: les ventes de diesel ont augmenté (+1,3%) tandis que la consommation d'essence reculait de 1,6%. La vente de carburants d'aviation s'est accrue de 5,7%, ce qui constitue la hausse la plus marquée en valeur absolue parmi les agents énergétiques. Les carburants fossiles représentent un bon tiers de la consommation d'énergie finale globale (35,4%).
Baisse de la consommation pour les énergies renouvelables
Les conditions météorologiques plus clémentes se sont aussi répercutées sur la consommation d'énergies renouvelables utilisées pour le chauffage. La consommation de bois-énergie a reculé de 6,3%. L'exploitation de la chaleur ambiante au moyen de pompes à chaleur a elle aussi diminué de 1,8% et celle de la chaleur produite à distance de 2,1%. La consommation de chaleur solaire a, quant à elle, enregistré une hausse (+2,0%). En 2018, ces agents énergétiques représentaient 9,2% de la consommation d'énergie finale globale (4,6% pour le bois-énergie, 2,0% pour la chaleur ambiante, 2,3% pour la chaleur produite à distance et 0,3% pour la chaleur solaire).
L'utilisation directe du biogaz a augmenté de 5,7%. Si l'on tient compte du biogaz injecté dans le réseau de gaz naturel (enregistré dans les statistiques en tant que gaz), il en résulte une augmentation de la consommation de biogaz de 6,7%. En 2018, le biogaz injecté représentait 1,0% de la consommation globale de gaz.
La consommation des biocarburants a encore sensiblement augmenté par rapport à l'année précédente (+36,2%). En 2018, les biocarburants représentaient 3,5% des ventes globales d'essence et de diesel (2,6% en 2017). Cette hausse s'explique par le fait que les carburants biogènes sont exonérés de l'impôt sur les huiles minérales et qu'ils peuvent être utilisés comme mesures de compensation du CO2.
Source
M.B./C.B. d’après un communiqué de presse de l’OFEN du 20 juin 2019