Le Parlement turc ouvre la voie à l’énergie nucléaire
Après dix heures de débats, l’Assemblée nationale turque a adopté le 9 novembre 2007 un projet de loi prévoyant une nouvelle réglementation des compétences en matière d’utilisation de l’énergie nucléaire.
Le Parlement avait adopté dès ce printemps une loi susceptible de faciliter la construction de centrales nucléaires en Turquie. Le président de l'époque, Ahmet Necdet Sezer, avait alors fait valoir son droit de véto. La loi qui vient d'être adoptée apporte des modifications et définit les compétences. Selon des observateurs politiques, Abdullah Gül, le nouveau président, devrait signer cette loi et la faire ainsi entrer en vigueur.
Gouvernement: trois centrales nucléaires couplées au réseau d'ici 2015
La nouvelle loi autoriserait le ministre de l'énergie, Hilmi Güler, à lancer la planification de centrales nucléaires, à déterminer des sites, à lancer des appels d'offres pour les projets et à recueillir les offres correspondantes. La constitution de la société exploitante relèverait de la compétence du Conseil des ministres, de même que la décision relative à la proportion de l'investissement privé. Le gouvernement voudrait mettre en service d'ici 2012 et 2015 trois tranches nucléaires d'une puissance totale de 4500 à 5000 MW, installations qui permettraient de couvrir 8 à 10% des besoins en électricité du pays. L'appel d'offres pourrait déjà commencer un mois après l'entrée en vigueur de la loi.
Les besoins électriques de la Turquie augmentent de quelque 8% par an. La consommation a atteint 170 milliards de kWh environ en 2006. La Turquie produit presque les trois quarts de son électricité dans des centrales à combustibles fossiles, et un quart dans des centrales hydrauliques. La Turquie exporte et importe de l'électricité, notamment de centrales nucléaires russes. Le bilan était équilibré jusqu'à présent, mais la production nationale ne devrait plus suffire à partir de 2011. Des gouvernements antérieurs ont déjà lancé des amorces de diversification de la production et de construction de centrales nucléaires. Des sites nucléaires ont été cités trois fois, ainsi à proximité de la ville de Sinop sur la côte de la mer Noire et dans la baie d'Akkuju sur la côte méridionale de la Méditerranée, et des appels d'offres internationales ont été lancés. Mais les projets ont échoué, en 2000 pour la dernière fois, lorsque le Premier ministre de l'époque, Bülent Eçevit, a annoncé un report de 10 à 20 ans parce que la Turquie ne disposait pas encore des moyens nécessaires pour financer une première centrale nucléaire
Source
P.B./C.P. d’après World Nuclear News, 7 novembre 2007
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