Le nouveau président de la Corée du Sud veut réautoriser la construction de centrales nucléaires
La Corée du Sud pourrait lever le moratoire sur la construction de nouvelles centrales nucléaires décrété après l’accident nucléaire de Fukushima-Daiichi (Japon) survenu en 2011. Le président élu, Yoon Suk-yeol, a déclaré qu’il entendait abandonner la politique de sortie du nucléaire et faire du pays un moteur du développement de l’atome sur le plan domestique et à l’étranger.
La politique suivie par le président sortant, Moon Jae-in, visait à fermer les 24 tranches nucléaires du pays, qui comptent pour quelque 30% de sa production d’électricité, et à ne pas en construire de nouvelles.
Le 10 mars 2022, le journal «The Korea Herald» a annoncé que le président élu, Yoon Suk-yeol, voyait pour sa part le nucléaire d’un très bon œil. Durant la campagne, ce dernier avait même écrit sur sa page Facebook: «Je vais recréer l’écosystème de la production atomique d’électricité et soutenir les technologies nucléaires sûres afin qu’elles deviennent l’un des principaux moteurs de l’évolution du pays». Et d’ajouter: «Le gouvernement actuel a affirmé qu’il réduirait la part du nucléaire à 7% d’ici 2050 et qu’il importerait de l’électricité de Chine et de Russie en cas de pénurie. Mais ce plan n’est pas réalisable, même si l’ensemble de notre sol était recouvert de panneaux solaires.»
Yoon Suk-yeol a déclaré que la construction de nouvelles centrales nucléaires est une tendance mondiale et qu’elle est essentielle pour réduire les émissions de carbone et assurer la sécurité de l’approvisionnement énergétique. Il a souligné que l’UE avait récemment classé l’énergie nucléaire parmi les énergies vertes dans sa taxonomie pour la finance durable.
On s’attend à ce que le nouveau gouvernement commence par relancer la construction des tranches APR-1400 Shin-Hanul 3 et 4, suspendue depuis 2017 suite à la décision d’abandonner l’atome. Ces tranches se trouvent dans le sud-est du pays, à 330 km de Séoul.
Des projets en Corée du Sud et à l’étranger
Yoon Suk-yeol s’est par ailleurs engagé à exploiter aussi longtemps que possible le parc actuel de centrales nucléaires du pays et à maintenir à 30% la part du nucléaire dans le mix énergétique national. Il a également annoncé qu’il relancerait les investissements dans la recherche en matière de petits réacteurs modulaires et formulé l’objectif de vendre aux moins dix tranches nucléaires à l’étranger d’ici 2030 et de créer ainsi 100 000 emplois.
Fin 2009, Emirates Nuclear Energy Corporation (Enec) avait chargé Korea Electric Power Corporation (Kepco) de construire quatre tranches avancées à eau sous pression du type sud-coréen APR-1400 aux Émirats arabes unis (EAU), sur le site de Barakah. Barakah 1 et 2 sont connectées au réseau depuis 2020 et 2021, la construction de Barakah 3 est terminée, et Barakah 4 est achevée à 92%. Lorsqu’elles seront toutes opérationnelles, ces quatre tranches couvriront un quart des besoins d’électricité des EAU.
La Corée du Sud participe aussi à des appels d’offres pour d’autres grands projets nucléaires, notamment la construction de nouvelles centrales en République tchèque et en Pologne.
Source
M.A./D.B. d’après NucNet, 22 mars 2022
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