Le Niger retire le permis d’exploitation du gisement d’Imouraren
La junte militaire nigérienne a retiré à l’entreprise française Orano le permis d’exploiter la mine d’uranium d’Imouraren. Ses relations avec la France n’ont cessé de se dégrader depuis le retrait des dernières troupes françaises stationnées au Niger, en décembre 2023.
Le gisement d’Imouraren se situe à environ 80 km au sud d’Arlit et à 160 km au nord d’Agadez. Découvert en 1966, ses réserves d’uranium sont estimées à plus de 200’000 tonnes et il est considéré comme l’un des plus importants gisements d’uranium au monde. L’exploitante, Imouraren SA – détenue à 66,65% par Orano Expansion et à 33,35% par Sopamin et par l’État du Niger –, avait lancé les travaux d’excavation en 2012, mais l’exploitation du gisement a été suspendue en 2015, en attendant des conditions de marché plus favorables.
Dans un courrier publié par Associated Press et Bloomberg, le ministère nigérien des Mines a expliqué que le plan d’Orano pour exploiter les sites ne répondait pas aux attentes des autorités. Début juin 2024, il avait prévenu qu’il retirerait sa licence à Orano si l’exploitation de la mine n’était pas lancée avant le 19 juin. Une semaine avant la date butoir, Orano a informé l’AFP (Agence France-Presse) avoir lancé les «travaux préparatoires» à Imouraren.
Cela n’a pas empêché le ministère de retirer la licence en question. «Orano prend acte de la décision des autorités du Niger de retirer à sa filiale Imouraren SA son permis d’exploiter le gisement», a précisé l’entreprise dans un communiqué.
Celle-ci s’est dite «inquiète de l’impact négatif qu’aura cette décision de retrait du permis d’exploitation du gisement sur le développement économique, social et sociétal de la région». Le projet Imouraren aurait en effet permis de créer 800 emplois, y compris chez des sous-traitants. L’entreprise a déclaré qu’elle restait «disposée à maintenir ouverts tous les canaux de communication avec les autorités du Niger sur ce sujet, tout en se réservant le droit de contester la décision de retrait du permis d’exploitation devant les instances judiciaires compétentes, nationales ou internationales».
Fin juillet 2023, l’armée nigérienne a chassé du pouvoir le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, et a abrogé la Constitution.
Source
M.A./C.B. d’après un communiqué de presse d’Orano du 20 juin 2024