Le MIT présente son concept de centrale flottante
Dans le cadre d’un symposium sur les petits réacteurs modulaires (SMR) organisé à Washington, des scientifiques du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont présenté avec leurs partenaires leur nouveau concept de centrale nucléaire flottante.
Le principe de la centrale nucléaire flottante n’est pas nouveau, comme en témoigne la construction actuelle de la centrale de l’Akademik Lomonosov, en Russie. Ce navire sans propulsion propre possèdera deux réacteurs KLT-40S de 35 MW chacun et fournira de l’électricité aux régions reculées à partir de 2016, depuis la mer. Le concept mis au point par le MIT et ses partenaires se distingue d’une part par le fait que la future centrale flottante ne sera pas amarrée à proximité immédiate du littoral mais à quelques kilomètres du rivage. En effet, d’après le MIT, lorsque la profondeur maritime atteint 100 m et plus, les tsunamis n’ont aucun impact sur le fonctionnement des installations flottantes. Et d’autre part, le concept s’appuie sur le design éprouvé des plateformes de forage offshore. Pour Jacopo Buongiorno, du MIT, la sécurité élevée de l’ensemble constitue le principal argument marketing. En effet, outre les conséquences pratiquement négligeables des séismes et tsunamis, la mer propose une source de refroidissement en toutes circonstances. Autre avantage des centrales nucléaires flottantes: l’absence de travaux fastidieux liés à l’autorisation de site. En outre, une telle installation peut être entièrement construite sur un site central et y être également démantelée à l’issue de sa durée d’exploitation.
Les centrales nucléaires ne sont soumises à aucune limitation de puissance, a indiqué M. Buongiorno. Des tranches d’une puissance comprise entre 50 et 1000 MW pourrait voir le jour avec ce concept flexible. Le MIT estime que les centrales nucléaires flottantes représentent une option intéressante pour les pays exposés aux tsunamis mais qui présentent parallèlement un besoin en électricité croissant tels que les pays d’Asie, le Chili, ou encore les pays d’Afrique.
Le concept a été élaboré dans le cadre d’une collaboration entre le MIT, l’Université du Wisconsin et la Chicago Bridge and Iron Company, active aussi bien dans la construction de centrales nucléaires que dans la construction de plateformes offshore. Il a été présenté dans le cadre du Small Modular Reactors Symposium organisé par l’American Society of Mechanical Engineers (ASME) à Washington du 15 au 17 avril 2014.
Source
M.B./C.B. d’après un communiqué de presse du MIT du 16 avril 2014