Lancement de la construction du réacteur Jules Horowitz en France
François Loos, le ministre français délégué à l’Industrie, a lancé le 19 mars 2007 la construction du nouveau réacteur international de recherche et d’irradiation Jules Horowitz (RJH) au Centre de recherche de Cadarache, du Commissariat à l’énergie atomique (CEA).
La cérémonie s'est déroulée en présence d'Alain Bugat, administrateur général du CEA, de représentants de l'industrie française concernée - Electricité de France et Areva - ainsi que de partenaires du projet de Belgique, Finlande, Espagne, République tchèque et d'autres pays de l'UE. Frank Deconinck, président de la European Nuclear Society, a déclaré ce qui suit en leur nom: «La plupart des réacteurs à haut flux en service en Europe ont plus de 45 ans et vont être arrêtés dans la décennie à venir.» Si l'Europe veut maintenir son rôle de premier plan dans la recherche nucléaire, il faut donc de nouveaux réacteurs de recherche tels que le RJH. Mais pour Frank Deconinck, l'importance du projet va encore au-delà: «Le RJH est une démonstration de la nouvelle culture dans laquelle les avancées scientifiques doivent bénéficier à l'humanité entière et non pas servir uniquement aux intérêts nationaux.»
Outil de recherche multiple
Le nouveau réacteur servira d'une part à la recherche et développement de matériaux et combustibles pour les réacteurs de la troisième génération actuelle, et aussi de la quatrième génération à venir. Le spectre neutronique du réacteur à haut flux présentera notamment deux valeurs de pointe pour permettre des tests avec des neutrons aussi bien thermiques que rapides. Il sera ainsi possible de simuler le comportement des matériaux et les processus de vieillissement dans les configurations les plus diverses à une vitesse supérieure d'un ordre de grandeur à ce que permettent les réacteurs de puissance.
Le RJH disposera d'autre part d'une capacité suffisante pour couvrir un quart au moins des besoins européens en radioisotopes. Il est également prévu de l'utiliser pour la production industrielle de silicium pour l'électronique à haute performance. Le réacteur devrait servir aussi à poursuivre le développement de la technique de la transmutation, comme l'exige le législateur français. L'objectif visé est de démontrer la faisabilité d'une alternative au stockage géologique profond des déchets radioactifs à vie longue.
Point fort du développement: Generation IV
Le concept du RJH, d'une puissance thermique de 100 MW, permettra de réaliser parallèlement jusqu'à 20 expériences différentes d'irradiation. Le réacteur sera refroidi au choix avec de l'eau, du plomb liquide, du sodium liquide ou du gaz. La température d'exploitation pourra atteindre jusqu'à 1000°C. Le RJH conviendra donc particulièrement bien pour expérimenter des concepts, des composants et du combustible de prototypes de réacteurs innovants développés dans le cadre du projet international Generation IV. La convention Generation IV de 2002 prévoit que parmi les six systèmes sélectionnés, la France et l'Europe mettent le point fort sur les réacteurs rapides refroidis au métal liquide ou au gaz.
Mise en service en 2014
Le coût de la construction du RJH est évalué à 500 millions d'euros (810 millions de francs). Le CEA assume 50% de ce coût, les partenaires internationaux mentionnés 20%, EDF 20% également, et le groupe Areva 10%. La mise en service est prévue pour 2014. L'installation est conçue pour une disponibilité de 250 jours par an et pour une durée de vie de 50 ans.
Source
P.B./C.P. d’après des communiqués de presse et le dossier de presse du CEA du 19 mars 2007
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