La Commission européenne publie la feuille de route pour l'énergie à l'horizon 2050
Pour réaliser son objectif de réduire de plus de 80% les émissions polluantes d'ici à 2050, le secteur énergétique de l'Europe devra produire son énergie quasiment sans émission de carbone. Comment y parvenir sans nuire à l'approvisionnement en énergie et à la compétitivité: telle est la question à laquelle répond la feuille de route pour l'énergie à l'horizon 2050, que la Commission européenne présentée le 15 décembre 2011. L'énergie nucléaire et le stockage du CO2 ainsi que les économies jouent ici un rôle primordial.
S'appuyant sur l'analyse d'une batterie de scénarios, le document décrit les conséquences d'un système énergétique quasiment dépourvu d'émissions et les mesures nécessaires pour l'encadrer. Cette feuille de route devrait permettre aux Etats membres d'effectuer les choix énergétiques qui s'imposent et d'installer un climat économique stable pour l'investissement privé, en particulier jusqu'en 2030.
L'analyse repose sur des scénarios illustratifs combinant, selon diverses configurations, les quatre grands axes de la «décarbonisation» (efficacité énergétique, sources d'énergie renouvelables, nucléaire et captage et stockage du carbone). Aucune de ces combinaisons n'a de chances de devenir réalité comme telle, mais tous les sc énarios renferment clairement une série d'options «sans regret» pour les années à venir, écrit la Commission européenne.
Les scénarios montrent également que l'électricité est appelée à jouer un rôle plus important que par le passé. Le gaz, le pétrole, le charbon et le nucléaire figurent également dans tous les scénarios, à des proportions variables, car ils permettent aux Etats membres de conserver de la souplesse dans leur mix énergétique, à condition qu'un marché intérieur bien connecté soit réalisé à brève échéance, selon la feuille de route pour l'énergie à l'horizon 2050.
L'énergie nucléaire apporte une contribution importante
Concernant le nucléaire, la feuille de route indique que «L'énergie nucléaire est une option de décarbonisation qui fournit aujourd'hui la majeure partie de l'électricité à faible intensité de carbone consommée dans l'UE. Certains Etats membres jugent inacceptables les risques liés à l'énergie nucléaire. Depuis l'accident de réacteur de Fukushima-Daiichi, la politique dans le domaine de l'énergie nucléaire a changé dans certains Etats membres, mais d'autres continuent à considérer l'énergie nucléaire comme une source sûre, fiable et d'un prix abordable pour la production d'électricité à faible intensité de carbone.
Les coûts liés à la sûreté et les montants liés au démantèlement des centrales existantes et à l'élimination des déchets risquent d'augmenter. Les nouvelles technologies nucléaires pourraient contribuer à répondre aux inquiétudes relatives aux déchets et à la sûreté.
L'analyse des scénarios montre que l'énergie nucléaire contribue à abaisser les coûts de système et les prix de l'électricité. En tant qu'option à grande échelle pauvre en carbone, l'énergie nucléaire continuera à faire partie du mix de production d'électricité de l'UE. La Commission continuera à faire progresser le cadre régissant la sûreté et la sécurité nucléaires, dans la perspective de conditions de concurrence homogènes pour les investissements dans les Etats membres qui souhaitent conserver le nucléaire dans leur bouquet énergétique. Il faut continuer à garantir les normes de sûreté et de sécurité les plus strictes dans l'UE et à travers le monde, ce qui ne sera possible qu'en conservant au sein de l'UE son rôle moteur sur le plan des compétences et des technologies. En outre, dans la perspective de 2050, le rôle que la production d'énergie par fusion pourra être amenée à jouer deviendra plus clair.»
Sur cette base, la Commission continuera de présenter des initiatives, en commençant par des propositions d'une grande portée sur le marché intérieur, les sources d'énergie renouvelables et la sûreté nucléaire dès l'année prochaine.
Source
M.A./C.B. d'après un communiqué de presse de la Commission européenne du 15 décembre 2011, et l'«Energy Roadmap 2050»