Grande-Bretagne: le développeur de SMR Rolls-Royce demande au gouvernement d’accélérer les procédures

Rolls-Royce SMR, le développeur britannique de petits réacteurs modulaires (SMR), craint d’être distancé dans la course mondiale à la commercialisation de SMR. Il demande au gouvernement de progresser sur la question du choix d’une technologie de SMR pour la Grande-Bretagne.

12 juil. 2023
Modèle du SMR de Rolls-Royce SMR
Modèle du petit réacteur modulaire de l’entreprise Rolls-Royce SMR
Source: Rolls-Royce SMR

La stratégie britannique pour accroître la sécurité de l’approvisionnement énergétique prévoit d’accélérer le développement de l’énergie nucléaire, sûre, respectueuse du climat et propre. Ainsi, la capacité nucléaire devra passer à 24 GW d’ici à 2050, ce qui correspond à 25% du besoin en électricité du pays. La Great British Nuclear (GBN), une nouvelle autorité, soutiendra le développement du programme nucléaire afin de pouvoir suivre le rythme de la concurrence mondiale. Pour encourager les SMR, l’autorité a organisé une «procédure de mise en concurrence qui vise à sélectionner la meilleure technologie de SMR» pour la Grande-Bretagne. Initialement, les gagnants devaient être dévoilés à l’automne 2023.

Le gouvernement participera au financement du développement des technologies choisies et collaborera avec les organisations qui remporteront la procédure dans le cadre des accords de site. L’objectif est de parvenir à une décision d’investissement définitive pour deux projets de nouvelles constructions au cours de la prochaine période législative (2025–2029).

D’après des articles parus dans le journal britannique «The Telegraph», l’enjeu est considérable pour le développeur Rolls-Royce SMR. En effet, les autres participants d’Amérique du Nord progressent bien grâce au soutien de leur État respectif. On ne sait pas encore si Rolls-Royce-SMR fera partie des participants sélectionnés dans le cadre de la procédure organisée par le gouvernement britannique. Si Rolls-Royce SMR a reçu le soutien des gouvernements précédents, un échec enverrait cette fois des signaux négatifs pour les exportations vers d’autres pays. L’entreprise pointe du doigt le fait que l’annonce des participants sélectionnés et, par-là, la conclusion de contrats éventuels avec le gouvernement britannique, enregistrent un retard de six mois. Du point de vue de l’entreprise, la Grande-Bretagne risque d’être «à la traîne dans la course mondiale à cette technologie révolutionnaire». D’après «The Telegraph», «l’industrie nucléaire redoute que les élections parlementaires de l’année prochaine ne retardent encore les décisions concernant le programme nucléaire britannique».

Alan Woods, directeur de la Stratégie et du Développement commercial chez Rolls-Royce SMR, estime que l’énergie nucléaire a le vent en poupe au niveau international, et ce pas seulement dans le cadre de la réalisation du zéro net mais aussi pour garantir la sécurité de l’approvisionnement énergétique dans le contexte de la guerre en Ukraine. «Cela signifie que de nombreux processus en cours au plan international se densifient, qu’ils progressent, ce qui nous place face à un défi étant donné que nous ne pourrons rester crédibles dans ces processus tant que nous ne serons pas nous-mêmes en mesure de présenter un projet [d'un SMR de Rolls-Royce] en Grande-Bretagne. […] Nous attirons donc l’attention du gouvernement sur le fait que le tempo est un facteur décisif.»

Source

B.G./C.B. d’après la Nuclear AMRC, News sur le lancement de GBN du 20 mars 2023; une feuille d’information du gouvernement britannique sur la loi sur la sécurité énergétique du 6 juin 2023, et des articles parus dans «The Telegraph» les 10 mars et 1er juillet 2023

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