État-Unis: une nouvelle étape vers une usine d’enrichissement de l’uranium par laser
L’entreprise Laser Enrichment LLC (GLE), qui a développé une technologie d’enrichissement de l’uranium avec lumière laser aux État-Unis, a modifié un accord conclu avec le Département américain de l'énergie (DOE) afin de l'adapter aux conditions actuelles du marché.
En vertu de cet accord en date de 2016, GLE – une entreprise commune General Electric-Hitachi Ltd. (GEH) – recevra 300’000 tonnes de résidus à forte teneur, actuellement en possession du DOE. Ces résidus seront traités par laser dans une nouvelle installation d’enrichissement de l’uranium dans le Kentucky, baptisée Paducah Laser Enrichment Facility (PLEF). L’Australien Silex Systems Ltd. avait déclaré que GLE était en mesure d’utiliser sa technologie laser «à une plus petite échelle et à des coûts moins élevés» sur ce site par rapport à d'autres sites.
La technique par laser a été développée initialement par Silex Systems, qui a ensuite concédé à GEH, en 2016, une licence exclusive pour poursuivre le développement de la technique et l’utiliser à des fins commerciales. Silex signifie «Separation of Isotopes by Laser Excitation», c’est-à-dire «séparation des isotopes par excitation laser». Au cours des années passées, GLE a donc développé la technologie et démontré avec succès le concept grâce à une installation test à Wilmington, en Caroline du Nord.
La modification qui vient d’être adoptée garantit que l'accord conclu entre le DOE et GLE restera en vigueur jusqu’à la reprise attendue des marchés du combustible nucléaire de sorte à offrir suffisamment de temps à GLE pour clore le projet PLEF. Sous réserve de l’achèvement du projet de commercialisation de la technologie, de l’obtention des autorisations officielles requises, et des conditions prévalant sur le marché, l’installation PLEF pourrait être mise en service commercial fin 2020, d'après Silex Systems.
Le projet d’enrichissement utilisant la PLEF s’étendra sur plusieurs décennies et rendra possible la production d'uranium naturel. Celui-ci pourra ensuite être vendu sur le marché mondial de l’uranium sous la forme d’hexaflorure d’uranium (UF6), avec un taux de production annuel d’environ 2000 tonnes d’uranium naturel, a déclaré l’entreprise. Cela correspond à une mine d’uranium qui produirait chaque année 5,2 millions de livres d'oxyde d’uranium.
Restructuration de GLE
Silex Systems et le producteur d’uranium canadien Cameco Corporation avaient convenu en décembre 2019 de racheter ensemble la participation de GEH dans GLE (de 76%). Ainsi, la première détiendra une part de 51% dans GLE et la seconde augmentera sa participation dans l’entreprise de 24% à 49%. Par ailleurs, Cameco a également la possibilité d'augmenter sa participation jusqu’à atteindre 75% en acquérant une autre part de 26% de Silex Systems, a informé l’entreprise. Le gouvernement américain doit encore approuver la transaction. Sa décision est attendue avant la fin de l'année, a déclaré Silex Systems le 5 juin 2020.
Source
M.A./C.B. d'après des communiqués de presse de Silex Systems du 11 novembre 2019 et du 5 juin 2020