Des retards et des coûts élevés pour Hinkley Point C
D’après Électricité de France (EDF), la mise en service de l’EPR Hinkley-Point-C1 est repoussée à 2029, au plus tôt. Les coûts totaux du projet sont estimés entre 31 et 34 milliards de livres sterling (CHF 34 à 37 mia.).
EDF a informé qu’un examen du calendrier et du budget pour le projet Hinkley Point C avait été effectué et que l’objectif consistait désormais à mettre la tranche 1 en service «vers la fin de la décennie». Selon le scénario, le réacteur pourrait ainsi, au mieux, être démarré en 2029 ou en 2030. Toutefois, «compte tenu de la complexité du projet, un scénario défavorable pourrait conduire à un démarrage de la production d’électricité de la tranche 1 en 2031, soit 12 mois supplémentaires par rapport au cas de base.»
Dans les deux premiers scénarios, les coûts d’achèvement du projet sont désormais évalués entre 31 et 34 milliards de livres sterling (aux prix de 2015). Le coût du génie civil et l’allongement de la durée de la phase électromécanique (ainsi que sa conséquence sur les autres lots) sont les deux principales causes de cette révision du coût de construction. Dans le troisième scénario, défavorable, les coûts supplémentaires seraient d’environ 1 milliard de livres.
Les raisons des retards de construction
Dans un message vidéo, Stuart Crooks, dirigeant de Hinkley Point C, a précisé que la pandémie de Covid-19 avait entraîné un retard de 15 mois: «Le redémarrage de l’industrie nucléaire britannique après avoir été arrêtée durant 20 ans est délicat.» Le fait d’avoir dû acquérir à nouveau les connaissances requises dans le domaine nucléaire, mettre en place une nouvelle chaîne d’approvisionnement, et former le personnel spécialisé est une tâche ardue mais qui profitera à d’autres durant des décennies. «Comme cela se produit aussi dans d’autres projets d’infrastructure, la construction a pris plus de temps que prévu et nous avons été confrontés à l’inflation et à une pénurie de main-d’œuvre et de matériel, en plus des difficultés liées au Covid et au Brexit.» Par ailleurs, d’après le responsable, les prescriptions britanniques ont imposé 7000 modifications importantes sur la construction, ce qui a nécessité 35% d’acier et 25% de béton supplémentaires. M. Crooks a souligné le fait que les coûts étaient entièrement pris en charge par les actionnaires. Et selon lui: «La bonne nouvelle, c’est qu’une grande partie du travail de relance de notre industrie a été réalisé.» D’après lui, les performances sont alors augmentées de 20 à 30% dans le cadre de la construction du réacteur 2, identique. Et le projet nucléaire Sizewell C, également du type EPR, bénéficiera aussi des expériences acquises.
Source
M.A./C.B. d’après un communiqué de presse d’EDF du 23 janvier 2024