Australie: Première ministre favorable aux exportations d'uranium vers l'Inde
Julia Gillard, Première ministre de l'Australie, a invité son parti gouvernemental (Australian Labor Party, ALP) à autoriser les exportations d'uranium à destination de l'Inde. La levée de l'interdiction d'exporter serait «positive pour l'économie et les emplois en Australie». Une décision à ce sujet sera prise lors de la Journée du parti en décembre 2011.
![«Je pense qu'il est temps pour l'ALP de revoir ses positions. La vente d'uranium à l'Inde représentera un plus pour l'économie et le marché du travail australiens.» C'est là la déclaration faite lors d'une conférence de presse par Julia Gillard, Première ministre de l'Australie.](https://cms.nuklearforum.ch/sites/default/files/styles/gatsby_content_l/public/Julia_Gillard_ALP_0.jpg?itok=fwPy_yOy)
Lors d'une conférence de presse donnée le 15 novembre 2011 à Canberra, Gillard a déclaré qu'il était temps que l'ALP révise sa position relative aux ventes d'uranium à l'Inde. Elle a rappelé que l'Australie occupait la troisième place parmi les plus gros fournisseurs mondiaux d'uranium. Ce secteur contribuerait à raison de plus de 750 millions de dollars australiens (CHF 700 mio.) à l'économie du pays et assurerait plus de 4200 emplois. On escompte que la part du nucléaire dans la production d'électricité en Inde passera de 3% actuellement à 40% d'ici à 2050. Gillard a précisé que l'accès à ce marché en pleine expansion «constituerait un plus pour le marché du travail australien».
La stratégie actuelle de l'ALP interdit les exportations d'uranium à destination de l'Inde au motif que le pays n'a pas signé le traité de non-prolifération. Or l'Australie ne peut livrer de l'uranium qu'aux Etats ayant adhéré au traité et à son protocole additionnel.
Selon Gillard, cette politique se justifiait aussi longtemps que la communauté internationale essayait d'amener l'Inde à signer le traité de non-prolifération. Mais en réalité, cet embargo international a été levé par l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire conclu en 2008 entre l'Inde et les USA; au bout de plus de 30 ans, ce document autorise en effet l'industrie américaine à reprendre ses ventes de technologie nucléaire civile à l'Inde. L'ALP devrait donc reconnaître la nouvelle donne et ne pas persister dans l'immobilisme.
Source
M.A./P.V. d'après les services de la Première ministre australienne, conférence de presse du 15 novembre 2011