Allemagne: présentation du nouveau programme d’encouragement de la fusion à l’horizon 2040

D’après la ministre allemande de la Recherche Bettina Stark-Watzinger, grâce à son paysage de recherche d’excellence et à son industrie forte, l’Allemagne réunit les conditions parfaites pour faire partie des premiers pays à construire des centrales de fusion et à relever ainsi les défis énergétiques. Le 13 mars 2024, elle a déclaré: «Nous lançons notre programme d’encouragement ‹Fusion 2040 – Vers une centrale de fusion› et ouvrons ainsi la voie à la première centrale de fusion d’Allemagne. Nous voulons bâtir un écosystème de la fusion qui repose sur l’industrie, les start-up et la science, afin de construire le plus rapidement possible une centrale de fusion en Allemagne.» Le programme d’encouragement est ouvert à toutes les technologies: que cela soit la fusion par confinement magnétique ou la fusion par fusion laser.

La science et l’économie doivent atteindre cet objectif ensemble
«Pour pouvoir construire une centrale de fusion le plus rapidement possible», le ministère allemand de la Formation et de la Recherche (BMBF) estime que «le cœur du programme repose sur la recherche collaborative appliquée et doit revêtir la forme d’un partenariat public-privé». Les projets portant sur des technologies concrètes doivent être menés conjointement par les organisations de recherche, les hautes écoles et l’industrie. D’après le BMBF, cela permettra de mettre à profit rapidement les connaissances issues de la recherche et de transférer le savoir-faire à l’industrie nationale afin qu’il puisse être exploité. Ce programme complète les travaux de recherche sur la fusion menés de longue date à l’Institut Max-Planck de physique des plasmas (IPP) à Garching et à Greifswald, à l’Institut de technologie de Karlsruhe (KIT) et au centre de recherche de Jülich (FZJ).

Une première centrale de fusion allemande au début des années 2040
Au regard des développements technologiques et de l’encouragement croissant de la fusion dans le monde, le document du programme indique: «Les derniers développements laissent entrevoir, dans le meilleur des cas, une accélération sensible de la construction d’une centrale de fusion et la construction d’une centrale de démonstration avec injection d’électricité sur le réseau d’ici à la moitié du 21^e siècle.» L’Allemagne entend bien participer à cette course à la technologie internationale et éviter à tout prix une perte des compétences ainsi qu’une fuite des cerveaux. D’après le BMBF, elle a besoin, pour cela, de mesures concrètes et systématiques qui permettent de développer la recherche nationale sur la fusion. Ainsi, le programme allemand sur la fusion s’articule autour des trois phases suivantes:

• Une phase de recherche et de développement (d’aujourd’hui jusqu’au milieu des années 2030): développement des technologies, composants et matériaux requis pour la construction d’une centrale de fusion
• Une phase de transfert (première moitié des années 2030 jusqu’au début des années 2040): utilisation des connaissances acquises lors de la première phase aux fins de l’élaboration d’une conception de centrale
• Une phase d’exploitation (à partir des années 2040): construction et exploitation de plusieurs centrales de fusion par l’industrie afin de compléter le mix électrique.